
Quand l’agitateur précoce inaugura le cycle du conflit d’intérêt tout décomplexé de la Rolex et de l’auto-augmentation, à s’épiler le maillot sur le yacht de l’ami Bolloré, il pensait pas à mal.
Il pensait que ça ferait de jolies photos pour les vieux jours, pour quand le dauphin Jean de l’EPAD, aurait repris l’affaire familiale et l’air force one qui va avec, un peu comme chez les Trabelsi ou chez les Moubarak. C’était bien tendance en ce temps-là.
Quand Estrosi ou Jouyandet se louaient à nos frais du jet à 150 000 Euros pour aller se torcher du cocktail dînatoire du côté de New York, ils pensaient pas à mal non plus. Pas plus que ne pensaient à mal, Christian Blanc fumant notre smic en havanes, Boutin et Proglio cumulant les salaires, Perol juge et partie se nommant à la caisse d’épargne ou Woerth plaçant sa dame en décorant du valet de pisse de Bettencourt.
Non ça pensait pas à mal, ça pensait pas faut dire. Ça dépensait surtout.
Ça s’auto-renvoyait de l’ascenseur, en haut en bas, sans même un pourliche pour le groom.
On était si fier de serrer la ceinture des autres.
Quand mme Bachelot ancienne salarié de labo achetait 100 millions de doses de vaccin H1N1 aux complexes pharmaceutiques, elle pensait pas à mal non plus. Elle faisait juste du préventif tout en déremboursant du médoc pour pauvre, tandis qu’on épinglait de la légion d’honneur à Servier et Wildenstein du premier cercle des joyeux donateurs tout dépénalisés des affaires.
Quand Kouchner faisait du droit de l’homme et du business deux en un dans quelque dictature birmane ou africaine, y pensait pas à mal non non, y regardait grimper sa côte de popularité pendant que la Christine promue en famille faisait son ménage à France 24.
Pensait pas à mal non plus Balladur touchant ses rétrocommissions subaquatiques, ni l’avocat d’affaires Copé, chef de groupe parlementaire jonglant avec son carnet d’adresses… Pas plus que Rama Yade faisant de la morale footeuse à trente mille euros les trois jours.
Non ça pensait pas à mal, sauf pour le bétail, les gueux, les Roms et la racaille avec ou sans papiers qui se prenaient du tonfa et du flashball pour moins que ça.
Et finalement, tout bien réfléchi, Ben Ali non plus y devait pas penser à mal quand il faisait tirer sur la foule avec du bon savoir faire de chez Hortefeux l’Auvergnat qu’une révolution ça va c’est quand il y en a plusieurs que…

Alors pensez bien que quand la pauvre Alliot Marie toute à ses vapeurs médiatiques et toute meurtrie, en quasi martyr de la révolution que les victimes de la répression à côté c’est du touche pipi, fait du covoiturage en jet privé pour s’économiser deux heures de bagnole, avec un milliardaire coassocié de tyran tout sanglant, jusqu’à l’hôtel, dont l’heureux propriétaire est, oh mais quelle coïncidence, le même industriel, elle pensait pas à mal non plus.
Elle devait juste calculer son bilan carbone avec le prince consort Ollier, sous ministre d’on sait pas trop quoi, pas même foutu d’ouvrir deux huîtres sans tout dégueulasser sa chemise à jabot.
Non non, tous, y pensaient pas à mal, ils avaient juste pris l’habitude de trouver ça normal, d’être entre bonnes gens, planant au dessus des lois, à faire payer les autres et à rien payer soi, en toute impunité et en toute indécence.
Sans amour propre mais ivres de leur propre amour sale.
Ils avaient juste oublié ce sentiment finalement pas si mal, qu’on éprouve nous à leur place :
La honte.
Non ils pensaient pas à mal et c’est bien ça qui fâche.
tgb
Toujours aussi délicieuse, ta plume, mon tgb !
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merci mon Zorglub ?!
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Je m’interroge quand même sur la dernière illustration …
une vision du corps souffrant christique bien de nature à ramener sur moi l’illumination de la grâce .
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j’ai toujours su que tu étais un grand mystique par l’épiderme cher Urbain
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Jadis « la colonne vertébrale » des aristocrates et des grands bourgeois(l’élite dirigeante) était l’honneur et la dignité, tout en ayant bien sur le cul bien campé sur leur coffre fort, ils ne dérogeaient guére au décorum.
Aujourd’hui au diable le décorum,honneur et dignité sont des gros mots en « novlangue »,exit « la colonne vertébrale »,il ne reste plus que leurs culs malpropres bien visser sur un tas de fric qui lui aussi est bien souvent douteux.
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exact – avant ils sauvaient au moins l’apparence et pouvaient même se faire sauter le caisson avec une certaine élégance – c’est la différence entre l’artistocratie et la ploutocratie
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La belle dame en croix, une Marianne crucifiée sur l’autel du profit ? ^^
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C’est sainte Mam Miam enjolivée et meurtrie
la sainte thérèse des victimes de la tyrannie calomnieuse
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J’avoue que la plastique du model m’a égaré , bien que le mot martyr en gras dans le texte était un indice tellement heuuu gras.Mais on est tellement loin de MAM que je me suis refusé de la reconnaitre …
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c’est son premier geste miraculeux avant que d’être canonisée – l’invention du photoshop
les images saintes sont toujours avantageuses
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Sinistre mécréant,iconoclaste que je suis, mea culpa maxima de ne pas avoir reconnu la notre dame du tonfa, la vir(a)go aux « lacrymo dolorosis » …
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