En français dans le texte

 

On nous avait vendu de l’anglais résigné, du british apathique, du rosbeef flegmatique, gagné à l’idée raisonnable de « l’austérité juste », de la réforme radicale de l’état providence, déjà taillé en pièce par la gâteuse Thatcher et le criminel de guerre enrichi Blair : 

 

My ass !!!

 

On nous avait vendu de la coalition Conservateurs/Lib/Dems (libéraux démocrates) furieusement audacieuse, terriblement post moderne, carrément visionnaire, au grand enthousiasme de nos éditocrates en pré retraite, July, Fottorino, Aphatie et autres ectoplasmes de la pensée surgelée, ironisant sur notre incapacité française à nous adapter à la mondialisation heureuse.

 

My bollocks !!!

 

C’est au cri de « tous ensemble, tous ensemble, ce n’est qu’un début… » en français dans le texte, que 50 000 étudiants britanniques ont manifesté mardi 10 novembre, dans les rues de Londres, jusqu’à aller botter le cul de leur petit marquis poudré de la high classe, David Cameron, apprenti premier ministre en son sursis et QG.

 

C’est au cri de « grève générale » en français dans le texte, et « Tory racaille » que les jeunes manifestants remontés comme des pendules contre le triplement des droits d’entrées à l’université : 3290 livres soit 3777euros aujourd’hui et 6000 à 9000 livres demain, sont allés fort opportunément, saccager le siège du parti prédato-conservateur.

 

Oh la belle idée.

 

Et c’est une foule en une colère spontanée qui submergea soudain une police aux abois, ne soupçonnant même pas cette fureur rentrée qui se libérait soudain.  

 

 « J’ai vu des images montrant des gens se livrant à la violence et à la destruction de biens, ce qui est complètement inacceptable » nous déclare le petit Lord Cameron, fossoyeur de la classe moyenne anglaise où ce qu’il en reste, et nous sommes bien d’accord avec lui.

 

Que les casseurs planqués, les saccageurs en gants blancs de l’oligarchie politico financière, infligeant de la misère, rebaptisée rigueur en leurs éléments de langage pernicieux, de derrière les vitres fumées de leur Bentley, soient châtiés et congédiés enfin comme ils le méritent.

 

Que les petits merdeux du mécano libéral, consistant à toujours prendre aux classes inférieures pour toujours redistribuer à la classe supérieure, afin de bien satisfaire au AAA de la police privée des marchés, commencent à mouiller leurs caleçons déjà bien douteux.

 

Oui, il y a comme un pandémie insurrectionnelle, qui enfin se p
ropage en Europe, et les peuples cocufiés, dressés à bien courber l’échine, le regard baissé sur le caniveau enfin se relèvent.

 

Et c’est, comme souvent, la mobilisation exemplaire et opiniâtre du peuple français contre la racaille ploutocrate qui redonne de la force et du courage aux autres peuples méprisés.

 

Et c’est la meilleure des réponses circonstanciées au larbin Pujadas, demandant sans vergogne à Thibault, s’il n’avait pas le sentiment d’être la risée de l’Europe.

 

Ce n’est pas une risée, mais bien une vaguelette ici, une vague là, qui s’en viennent à cogner à la porte de l’histoire . Et ça pourrait bien être soudain, un tsunami social et populaire, nourri à la violence qui nous est faite, qui pourrait balayer d’un revers de main ces pouvoirs fantoches, pendus à leurs privilèges et emporter comme fétus de paille, les marionnettes Clegg, Cameron et autre petit cadre fanfaron du pseudo ordre mondial.

 

Les médias tout à la discrétion anglaise et à la pudeur servile nous démontrent en creux, combien ils redoutent ce retour de lame :

 

Ici ou ailleurs le combat n’est pas fini, juste, il commence.

 

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

19 commentaires sur « En français dans le texte »

  1. Ah ! Comme je suis heureux, tgb !
    Les moutons sont redevenus des tigres !
    Au niveau des médias français, c’est bouche cousue sur toute la ligne !
    Preuve s’il en était besoin, que beaucoup de journalistes sont bien des valets…
    CQFD
    Hé hé !

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  2. « Curieusement » quand les chefs rosbeef annoncent triomphalement qu’ils vont liquidenr des dizaines de milliers d’emploi publics, et racler ce qui restait d’état providence de sa gracieuse majesté pour empiffrer leurs banquiers aux îles caïmans (euh … non bien sur ça n’existe plus ces endroits là ) , nos magnifiques experts ès réalité-de-la-mondialisation-inéluctable_on-vous-lavait-bien-dit se gaubergeaient à en saturer les ondelettes de « ben voyez les british ont deux trains privés d’avance , y sont modernes et réalistes , eux , et personne ne proteste … faut bien , le capitalisme ils l’ont inventé, savent bien comment que ça marche cette bestiole là .
    Et là , maintenant … nib de nib … pour nos phares de la pensée économique il se passe plus rien de l’autre coté de l’autre paire de manches. Ces trucs pas propres c’est dans une autre dimension , ces désordres c’est dans un monde parallèle ou le libéralisme est sans doute encore entravé .

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  3. Lorsque j’ai entendu « propagandé » sur la totalité des journaux télévisés que les citoyens britanniques étaient « résignés » par ci et encore « résignés » par-là, j’ai pensé qu’ils allaient se prendre une branlée comme ceux de chez nous.
    Nous avions eu les mêmes titres : « les français sont résignés ». Vieille technique de manipulation mentale massive chère aux néolibéraux.
    Manquerait plus que les voisins portugais qui ont appelé à une grève générale le 24 novembre, soient eux aussi des « résignés » de la novlangue néolibérale….

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  4. @cuicui – oui bouche cousue bien trop peur que ça se sache et se répande en trainée de poudre
    @urbain – ici Londres : les sanglots longs des violons bercent nos coeurs d’une langueur monotone – je répète…
    @Gavroche – houla je sais pas mais y’a comme des velléités
    @tséparis – ça bouge aussi chez les étudiants roumains mais chuuut ça reste entre nous

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  5. Nos amis transmanches ont il est vrai un serieux penchant pour les pratiques SM ! on leur promet de la sueur, du sang,et des larmes et les voila tout emoustillés.
    Mais là, nos insulaires anachroniques voisins porteur de melons , fer de lance du glorieux ultraliberalisme , commence je pense à avoir un peu mal à leur « so british » trou du cul …
    Peut etre vont ils enfin se rendre compte avec le reste de l’europe, que la modernité liberale lors qu’elle montre son vrai visage , sans fard ,sans cosmetique n’est qu’une vieille pute edentée tout droit sorti du LONDRES de Dickens et que le fantasme des ultraliberalistes n’est en fait qu’un come back to the 19th century…

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  6. un peu mal à leur « so british » trou du cul – tu m’étonnnes !!! mais oui c’est le retour de Dickens, ne manque plus que jack l’éventreur

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  7. Superbe billet ! Je crains qu’il ne soit optimiste quant à la possibilité d’une contagion de la révolte mais, comme toi, je l’appelle de mes voeux. « Hasta la victoria, siempre », et « Qu’ils s’en aillent tous ! » 😉

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  8. @affreuxSale – ce n’est qu’un début continuonns le…
    @olivier Bonnet – merci Olivier – en effet c’est sans soute optimiste mais autant espérer avec ce que l’on a – on peut pas désèspérer tout le temps
    @luc – en partie ok avec toi et que dire de Chereque…

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  9. c’est pas l’eternel retour mon cher urbain c’est le lievre kozy et la tortue fion qui gagne à la fin – pas confondre De lafontaine et ce cher Nietzsche

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  10. On a pourtant toute la panoplie : la volonté de puissance, le surhomme et désormais l’éternel retour du même ( et pas vraiment de rapport avec la fable , ou alors plutôt un truc glauque façon Perrault ) .
    Bon évidemment c’est pas Moloch , mais le (très beau) film de Sokourov ( que je t’ai mis en illustration ) restitue bien la proximité nietzschéenne d’avec les plus néfastes crapules .
    Je te concède que dans notre contexte actuel il est clair qu’on est plus près de Labiche ( remis au gout du jour par une combinaison de claude lelouch et max pecas ).

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  11. boah ouais y’a bien quelques cocus et quelques portes qui claquent m’enfin c’est du tout petit boulevard – et les répliques franchement sont un peu au radada – on perd quelques comiques on en retrouve d’autres – un non changement dans la continuité

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