ça déborde

Pour se prémunir de la prochaine grande crue séculaire de la Seine et vu que gouverner c’est prévoir, l’Elysée a prévu de se replier en cas d’inondation au château de Vincennes.

Ses douves, son donjon, son pont-levis relevé, ses meurtrières, son cul-de-basse-fosse…

Et ce n’est pas parce que la dernière crue spectaculaire de la Seine remonte à Janvier 1910 qu’on doit s’exonérer de vérifier les brassières du petit teigneux et la chaloupe présidentielle. 

Un radeau de la Méduse est si vite avancé…

« qu’est ce que j’irai faire dans ce Titanic ?
» dixit Alain Juppé (qui ira probablement quand même).

Pourtant je ne peux m’empêcher de penser qu’en ces temps pré insurrectionnels, et vu la popularité en pleine décrue du petit naufragé qui boit la tasse, on ne craigne, plutôt que les caprices du fleuve, les débordements du peuple de Paris.


« Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse mais en même temps ils ont guillotiné le roi. »

Bref ça semble gamberger chez l’hypertrophié du goitre et si ça déménage, ce n’est pas seulement dans les cartons de la république, mais aussi dans les six cerveaux élyséens, flapis dans les chaussettes.

Car, au-delà des postures tout en couilles du président qu’en a, façon cador, on a pu noter surtout que le courage du capricieux na, s’exprime particulièrement, entouré d’un bataillon de gardes du corps, d’une armée de CRS et d’une claque UMP triée sur le volet et qu’il n’est pas exclu en vérité, que le mégalomane fasse dans ses talonnettes.

Il n’y a qu’à voir le lacher de grouillots sur le pont médiatique ce week-end, venus réciter leurs éléments de langage « pas de panique », pour se demander si une telle mobilisation ne sent pas sa Bérézina. Jusqu’à Bob l’éponge, ministre premier de son état, droit dans ses bottes en caoutchouc, ânonnant tout spongieux de l’argumentaire de sauvetage.

Il serait pourtant si distrayant de voir la vague manifestante partie porter ses doléances à l’embastillé du Château, submerger les fortifs de Vincennes et assiéger le petit réfugié, expert en brasse coulée, cloîtré en son bunker.

Mis enfin en quarantaine et hors d’état de nuire, il ne resterait plus qu’à attendre que le dernier carré de fidèles du petit submersible s’entredévore et se cannibalise. De Morano à Lefebvre, en commençant par l’adipeux Bertrand. 

Mais plus sûrement hélas, assisterions–nous à un remake de la fuite à Varennes. La famille de Nagy-Bocsa se faisant la malle dans son air force one à destination de l’île d’Arros.

Incontestablement et au-delà des rodomontades et autres coups de menton, le mentor chancelant de Lafrançapeur a les foies.

tgb

dessin : tox

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

20 commentaires sur « ça déborde »

  1. Je le vois plutôt finir comme napoléon le petit, en espérant qu’il nous épargne le mur des fédérés et l’invasion prussienne ( mais aubry balançant dsk et ségo de la nacelle de la montgolfière, ça je prends ).

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  2. Il ne nous épargnera rien rien. Quant au délestage, pas sûr que ça suffise pour décoller…
    sinon à Vincennes y’a le zoo…
    certes il est en réfection mais on trouvera toujours une cage pour l’enragé du bulbe

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  3. Il a l’argent, le pouvoir et la force mais il a peur.
    Il a toujours eu peur, dès 2007, dans les semaines qui ont suivi son sacre, c’était déjà la cohorte de policiers, espions et gros bras autour de Léon le Nabot dit « Nabot Léon ».
    Quand la France d’en bas crie, lui se cache et envoie ses gens parler à la foule.
    Funeste destin d’une grenouille trouillarde qui se prenait pour un président de la république.
    Serait-il capable de s’avancer, bras levés et crier devant le peuple :
    « Je – vous – ai – compris ! »
    Que nenni ! rien que du flan.
    Le grand-petit homme (ne pas confondre avec little big man) n’en est pas un.
    Comment a-t-on pu le prendre au sérieux ?
    Un pied au cul ! fin de l’histoire.

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  4. Comment a-t-on pu le prendre au sérieux ?
    Ecrit par : Lichtenstein | 18.10.2010
    C’est la question que je continue de me poser … car il y a encore 20 ans c’eut été impensable .
    Signe des temps , de l’avènement hégémonique du « spectacle intégré » et de la désintégration induite du « sensible » ?
    ( cela dit on pourrait aussi la poser à propos du reste de la clique « alternative », simplement à un degré légèrement moindre )

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  5. @ tgb,
    il ne nous épargnera rien, et sa capacité de nuisance demeure , mais il semble qu’il en soit au stade du « my kingdom for a horse ! « .
    Or même les dernières haridelles de sa foireuse écurie, le fuient en hennissant des lapsus multimédiatisés .

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  6. @ Lichtenstein – mais qui l’a jamais pris au sérieux ? pas moi en tout cas – il n’est jamais que le larb1 de ceux qu’il sert –
    @ urbain – ah ces lapsus multimédiatisés – cette irruption du réel génital dans le discours débité – tant que la lassitude du mentir tout le temps se fatigue et laisse la place

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  7. « Un radeau de la Méduse est si vite avancé… »
    Y a plus qu’a sonner les trompettes de « Gericault » et s’il veut reconstruire les fortifs de Vincennes il le fera au prix de son premier né …

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  8. Gericault – Jericho – pas à dire faut une certaine culture pour apprécier la subtilité de l’humour Yelrah
     » réel génital dans le discours débité  »
    oui c’est étudié pour

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  9. De toute manière le propos ( subliminal ) de forte-bouse relève du con-génital.
    Par un effet de prégnance symbolique forte, aggravé par le trouble qu’insinua l’enseignement de bouffon sur les racines « génétiques » du mal , brisecouille n’a jamais pu se défaire de la confusion entre génétique et génital;
    l’un comme l’autre qualificatif désignant dans son esprit la part obscure et bourbeuse de lui même qu’il s’emploie de longue date à conjurer chez les autres.

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  10. Oui, naturellement s’ajoute au tableau psychique assez chaotique et troublé que j’ai évoqué, un transcendantal pétainiste qui ne demandait qu’à se manifester .
    Ce qui donne, pour résumer la détermination symbolique refoulée de Brisecouille :
    Travail (plus), famille, parties …

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