Le maître et l’esclave


ROME (Reuters) – Les 4642 ouvriers de l’usine Fiat de Pomigliano, près de Naples, ont voté à près des deux tiers en faveur d’un plan qui prévoit un accroissement de la flexibilité en échange d’investissements nécessaires pour maintenir le site ouvert et y relocaliser la production de la prochaine version de la Fiat Panda, aujourd’hui fabriquée en Pologne.

Le projet vise à accroître la productivité en introduisant davantage de flexibilité dans les horaires de travail, en limitant le droit de grève et en limitant certaines prestations, comme l’indemnisation des arrêts maladie.

Dans la célèbre dialectique du maître et de l’esclave (la phénoménologie de l’esprit) Hegel nous montre comment l’esclave n’est esclave que parce qu’il a peur de mourir, alors que « c’est seulement par le risque de sa vie qu’on conserve la liberté… »

La liberté ou la mort.

A préférer l’aliénation au risque de la mort, mort sociale j’entends, non seulement, les ouvriers de Pomigliano n ‘échapperont pas à la mort – car comme pour les Conti qui choisirent, validant le chantage et mettant le doigt dans l’infernal engrenage, de voter pour le retour aux 39 heures, la boîte mit tout de même deux ans plus tard la clef sous la porte – mais ils connaîtront comme Daladier, la honte et le déshonneur.

Oui, les ouvriers de Fiat ayant choisi la vie, ou plutôt une médiocre survie, vie de merde, vie de chien, vie de berlusconien abruti et lobotomisé, non seulement choisissent de rester esclaves, mais encore engagent tous les autres à le rester ou à le devenir.

Ce qu’évidemment saisi parfaitement au bond le ministre italien du Travail, Maurizio Sacconi qui déclare trop heureux de la capitulation en rase campagne d’une bande de prolos aplatis  « ce vote change les relations industrielles en s’éloignant du conflit pour se rapprocher de la collaboration ».

« Collaboration » en effet, le mot est bien choisi, que cette soumission sans condition au marché et au chantage patronal. Un patronat qui n’avance que parce que le prolo recule et qui aurait tort de se gêner devant de telles lopettes tétanisées.

Alors qu’en ces temps de crise, de colère et d’injustice insolente, c’est la ploutocratie qui devrait raser les murs la peur au ventre, c’est la classe ouvrière et tout le salariat qui baisse son froc, se courbe et se penche jusqu’à la reptation, jusqu’à retourner étrangement en bon névrosé, comme chez France télécom, l’arme contre soi plutôt que contre son oppresseur.

Le suicide et la fuite plutôt que la révolte.

fortino.jpg

Oui je sais, il faut bien nourrir ses gosses et payer les traites du pavillon, de la playstation du gamin et de l’écran plasma pour suivre les exploits  trafiqués de la squadra azzurra en mondiovision mafieuse, mais quoi, leurs pères qui conquirent de haute lutte les acquis sociaux qu’eux bradent et bazardent sans lutter, se faisaient tirer dessus par les carabiniers et affrontaient les jaunes et serraient les dents.

La lutte de leurs aînés, ici ce sont les sans papiers qui la mènent et qui au bout de neuf mois d’une grève exemplaire dans la détermination et la solidarité a fait reculer (un peu ) le pouvoir en son sinistre représentant Besson, Ces mêmes sans papiers sur lesquels  les prolos lepénisés  soulagent leur haine et exorcisent leurs angoisses, le trouillomètre à zéro.

Certes, à cracher sur des plus miséreux et des plus immigrés et des plus basanés que soi, certes à humilier des plus dans la merde que soi, on a encore l’illusion de dominer quelqu’un et de prendre sa revanche et de n’être pas encore tout à fait un sous-homme, mais bon sang elle est passée où cette noblesse du prolo, cette dignité au cambouis, cette vergogne au charbon, qui fit les luttes et les combats et les avancées sociales et l’émancipation ?

En renonçant aux combats de leurs pères pour acheter un peu de temps avant l’inexorable venue du bourreau, les ouvriers de chez Fiat ont conservé le droit à être mieux exploités et mieux méprisés et mieux chosifiés et mourront quand même ;

tu parles d’un sursis.

Stefano Caldoro, gouverneur de la région peut le souligner avec emphase :

« La relance de l’usine Fiat de Pomigliano est une énorme opportunité pour la Campanie et tout le sud de l’Italie…le début d’une nouvelle phase ».

Le début oui d’un nouvel esclavage et d’une nouvelle barbarie.

Le début de la fin d’une civilisation.

tgb

photo 2 – Fortuno Sorano compagnon de Zapata et Pancho Villa  devant le peloton d’exécution

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

38 commentaires sur « Le maître et l’esclave »

  1. Illustration du « diviser pour mieux régner »,
    Eternel adage des habiles négriers,
    Mis en concurrence avec les plus pauvres Etats,
    Nivellement par le bas, voilà le résultat !

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  2. certes oui mais aussi la peur, la peur des autres, la peur du lendemain, la peur du prix du gaz, la peur de perdre son boulot, la peur de sa peur…qui comme tout le monde le sait ne protège pourtant pas du danger

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  3. Eh, oui, ils nous tiennent avec un écran plasma.
    Maintenant, au point où on en est, je ne vois pas comment retourner la situation, à part par la violence.
    Des millions de gens dans la rue marchant au pas de sénateurs ne les font même pas plier d’un iota. Il est loin le temps du « je vous ai entendus ».
    Des ouvriers en colère ont bien tenté la séquestration des patrons, mais cela ne peut durer qu’un temps et s’ils obtiennent quelque chose, ce n’est pas, là non plus, un acquis définitif. Donc, comme tu le dis, tôt ou tard, ils mourront quand même.
    Et puis, ce qui fait peur, c’est de voir, justement, tous ces esclaves prêts à épouser les thèses du patron en pensant qu’ils ne seront pas touchés, voire en pensant « bien fait pour eux ».
    Pour le « débat » actuel sur les retraites, c’est pareil, lamentable: « ben, oui, si on ne peut plus payer les retraites, acceptons la solution UMP-Medef-DSK-et-al qui nous semble frappée du bons sens ».
    Oui, bravo aux sans papiers qui se battent depuis des mois et qui ont su se faire entendre. C’est à leurs côtés que nous devrions être, pas dos à dos.

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  4. exact tous les salariés devraient être à leurs côtés car en se battant pour leurs droits ils se battent aussi pour les nôtres mais c’est tellement plus facile de cracher sur cette racaille là plutôt que sur la racaille en gants blancs

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  5. @Henri A – si tu veux ta « mouche » je peux la copier coller à tous les billets :-))
    @Urbain – je savais que ça passerait mieux que Baudrillard – ben oui la conscience de classe ou au moins la conscience de quelque chose mais à part la conscience du « buuuuuuuuuuuuuuuuuuut » ne reste plus grand chose

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  6. Le courage de passer à l’action, ça se vit, ça ne s’écrit pas.
    Pauvres gars, saloperie de système économique de merde, de mondialisation sordide…Je me demande ce que j’aurai décidé à leur place, ce que nous aurions fait. Ca doit pas etre simple de faire basculer la vie de ta femme, de tes gosses…

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  7. et si dans ma vie j’étais passé à l’action et que par exemple j’avais été viré de ma boîte parce que j’avais soutenu quelqu’un aux prud’hommes – tu parles d’où ? tu parles de quoi ? si j’écris ce que j’écris c’est que je pense pouvoir me le permettre

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  8. Le courage nous a (globalement ) quitté, nous le monde des travailleurs, on n’a plus celui issu d’un certain désespoir comme nos anciens qui avaient moins à perdre.
    Plus jeune j’ai moi aussi été me mêler à l’affrontement avec les patrons, et dans la banque je te prie de croire que c’est des brutasses. Bon bin j’ai résisté 4 ans puis j’ai démissionné, j’en avais marre de muter dès que je l’ouvrais…C’est un combat, s’il demeure conventionnel, perdu d’avance.

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  9. C’est bien le problème de la conscience collective gagnante hier et aujourd’hui de la conscience libérale individuelle – où l’on se contente de sauver sa peau – mais sauver sa peau tout seul ne sauve rien et ces ouvriers de toute façon finiront à la casse – je comprends mais ne les plaint pas – parce que leur reddition entraîne celle de tous les autres –

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  10. Excellent billet ! L’offre et la demande ont été remplacées par la demande de soumission totale, le chantage, il y a tellement de gens sur le carreau. Le pire est la suppression organisée des moyens de lutte (je rejoins emcee sur ce point). Le patronat a gagné tous les droits, les ouvriers doivent plier ou se voir remplacer (comme ça a été le cas en Italie) par la main d’œuvre la moins chère venue d’ailleurs. Ceci dit, il reste quand même une solution, l’union fait la force, j’en suis persuadée et les gouvernements peuvent peser dans ce type de situation face à des mouvements de masse. La seule alternative, la menace de leur faire perdre les élections et de perdre leurs privilèges. Le pire pour eux.

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  11. Exact tgb, elle entraine celle des autres. C’est inexorable à mon sens et on n’est pas (encore ) suffisamment désesperé pour ce coller le couteau entre les dents.
    Du pain et des jeux et t’achètes la paix sociale.

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  12. @agathe – oui mais quand même :ils ne sont fort que de notre faiblesse » ( La Boétie « De la servitude volontaire ») Il faudrait peut être que nous ayons quelque courage – on ne peut se contenter d’un rapport méchant/gentil
    @Fran – pas assez déséspérés – trop de confort encore…d’accord là-dessus.

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  13. @tgb
    Oui, c’est vrai mais le patronat a organisé son marché de telle façon qu’il faut retravailler sur la régression des droits des salariés, les responsables européens se sont bien « entendus » sur la servitude à outrance…

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  14. l’Europe le monde oui… en train d’organiser profitant de la crise et de la peur vendue avec, un immense marché aux esclaves… mais pour faire enrager Urbain reprenons Nietzsche et sa parabole du diamant et du charbon
    – pourquoi si dur ? dit le charbon au diamant
    – pourquoi si mou ? dit le diamant au charbon

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  15. Ecrit par : tgb | 24.06.2010
    Je sens que tu te vexerai si je ne commentais pas ça.
    Donc …
    J’enragerai d’autant moins que les « aphorismes » nietzschéens sont la tarte à la crème des citations « philosophiques » depuis le milieu du siècle précédent.
    Autrement dit j’aurai du naître … « enragé ».
    Ne l’étant pas même devenu à l’époque où ce fut « à la mode » ( en 68 , les »contestataires » étaient également qualifiés « d’enragés » ), il y a bien longtemps que je me suis « fait une raison » et que je me contente d’observer que ce bon fredo a eu pour seule constance de se contredire, de même ses zélotes ( de tous bords ).
    Cela dit, dans un billet placé sous le « patronage » de la dialectique hegelienne, je dirai que c’est quand même spécialement « hors sujet », puisque « comme tu sais », l’ermite fou n’avait certes pas la même vision des rapports maître/esclave que ce bon GFWH …
    Lukacs a parfaitement expliqué ça dans « la destruction de la raison » :
    http://editionsdelga.fr/16-la-destruction-de-la-raison-nietzsche.html
    Sur la soumission/domination de la « plèbe » fredo fut cependant toujours parfaitement constant et clair : une racaille que le surhomme doit consciencieusement piétiner pour pouvoir s’épanouir.
    Il est facile de montrer que le libéralisme « décomplexé » de la pensée post-moderne est la parfaite expression du projet nietzschéen « en actes » , bien mieux que la nazisme , par exemple, qui fut … un « malheureux contresens » de plus.

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  16. ce qu’il y a de bien avec le professeur Urbain c’est qu’il suffit d’appuyer sur le bouton pour et ça marche tout seul – même pas besoin de changer les piles – presque du surhumain

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  17. Dont acte.
    ( c’est juste pour éviter que tu te vexes, mais j’observe qu’il n’y a pas plus de contre-argument que d’habitude )
    « Hic Rhodus, hic saltus » et c’est pas d’un ivrogne …

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  18. simplement parce que j n’ai pas envie de rentrer dans une dialectique d’une plombe qui ne changera pas d’un iota ce que tu penses et rien de ce que je pense non plus
    sinon pour ce qui est de sauter le rocher de Rhodes en tant que montagnard j’ai mes techniques

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  19. Je ne vois guère de dialectique dans tout ça, mais il est clair que vous pourrez continuer de citer indéfiniment des aphorismes de fredo , et tourner en rond perpétuellement.
    Pour reprendre ton « mea culpa » sur le village, si tu veux vraiment sortir du « commentaire » et de la posture de « réaction » , qui plus est cantonnée aux évènements « intéressants » que nous distingue l’appareil idéologique au gré de ses fluctuantes commodités, il serait sans doute bon de commencer par récuser radicalement la nullitude relativiste et ses codes .
    Autrement dit faire le parcours intellectuel inverse de celui qui a conduit à l’effondrement actuel, en affrontant certains « faits d’expérience » , au premier rang desquels celui que nietzsche et heidegger sont de bien mauvais génies qu’il faut laisser à leur terreau natal : la droite la plus réactionnaire .

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  20. c’est pas comme ça que tu vas y arriver, il se trouve que j’ai un esprit de contradiction exarcerbé et puis est ce que j’essaie moi de te faire penser autrement – je crains que cette sale manie que tu as de vouloir convertir à coups de gourdins (pour ne pas dire marteau) soit extrêmement contre productive – je crois te l’avoir dit – ce ton péremptoire est si déplaisant qu’on n’ entend pas ce que tu dis.

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  21. ça s’appelle « clarté et distinction » … qui ne sont certes pas des gages de justesse en encore moins de vérité, mais qui permettent d’être facilement compris et donc contredit.
    zenon , qui « comme tu sais » inventa la dialectique défendait des thèses absolument contraires à l’entendement spontané de ses contradicteurs, mais la puissance de ses arguments les a fait tenir jusqu’à aujourd’hui.
    Tu n’es pas du tout dans « l’esprit de contradiction » mais bien au contraire dans le déni passif, notamment de toute contradiction, et de toute dialectique ( comme nietzsche d’ailleurs).
    C’est une position de repli très commode et pour cette raison elle a toujours eu beaucoup d’adeptes, et bien souvent, comme toi, des mieux intentionnés .
    C’est du reste parfaitement ton droit et c’est une attitude qui n’a rien de déshonorant intellectuellement, mais alors il ne faut pas déplorer l’impuissance stérile que tu évoquais, avec une évidente sincérité, dans le commentaire auquel je faisais allusion.
    L’appareil idéologique est plus prégnant qu’on ne le pense généralement.
    Je l’ai vu étendre son emprise de manière très impressionnante ces 40 dernières années, profitant de deux circonstances favorables : le « manque à jouir » qui a suivi immédiatement mai 68, et le déploiement des techniques d’informe-ation et de « culture de masse ».
    Mais son plus sur allié fut certainement la généralisation de l’abandon de toute exigence de construction d’une intelligibilité rationnelle du monde, humaniste , modeste et partagée , au profit du nihilisme relativiste , et de la paresse de pensée dont il est l’alibi commode et si répandu désormais .

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  22. j’ai toujours préféré l’oeuvre ouverte à la théorie fermée, pris plus de plaisir au roman (philosophique ou pas d’ailleurs) qu’au manifeste – considère Artaud comme un philosophe et Kant comme un bavard et je trouve supérieur à toute thèse un aphorisme de Cioran – je suis un cerveau droit – hémiplégique sans doute – je ne m’en vante pas mais ne m’en excuse pas non plus – je trouve quelque vertu à l’irrationalité – mon avis c’est que la démonstration rate toujours sa cible, la poésie non.
    et précisément la flèche de zenon est d’une immense inspiration pour moi et un de mes repères – paradoxale dans sa vitesse et son immobilisme

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  23. Ce dernier commentaire de ta part me semble illustrer parfaitement ce que je pointais juste avant.
    Il manifeste précisément le rejet de la contradiction et de la forme dialectique qu’elle induit nécessairement.
    C’est une pure posture de négation, pas même de « négation de la négation », juste une réduction au refus et au déni.
    Autrement dit l’exact contraire des éléates qui récusaient la « multiplicité » et prônaient « l’un » , réconcilié dans son « unité » précisément par la dialectique (cf.zenon).
    « préférer l’oeuvre ouverte à la théorie fermée » c’est l’exemple type du cliché, plus ou moins clinquant qui ne veut rien dire, ne renvoie à rien de « pensé » :les oeuvres ne sont pas plus « ouvertes » que les théories ne sont « fermées » , par elles-mêmes ou par nécessité, le plus souvent la théorie a précisément pour objet de sortir du solipsisme , du particulier, pour aller vers le « général » , c’est à dire l’intelligible « par tous ».
    La pensée par aphorisme consiste en ceci , que tu dénotes parfaitement : coller des prédicats avec des sujets , sans autre lien que l’affirmation implicite . C’est , à proprement parler, évacuer la pensée , s’en affranchir , puisque la pensée, au sens de « ratio » a précisément ( au moins depuis les grecs ) pour objet d’établir le rapport « idéal » ( c’est à dire formalisable et « démontré ») entre un sujet et un prédicat.
    Le mode aphoristique qui est commode et séduisant ( par ce qu’autorisant tout et n’importe quoi et affranchissant précisément de distinguer « tout » de « n’importe quoi » ) . Il « pose » avantageusement son proférateur (pour peu qu’il ait le sens de la « formule »), mais ne relève que de cela : la « posture » (et donc le plus souvent l’imposture) . De là le succès des proférateurs sous le couvert de la « poésie », de « l’âme », etc. mais cioran fut un des plus répugnants antisémites roumains … et au pire moment et de la pire espèce, même s’il prétendit plus tard qu’il était « fou » (ce dont artaud se défendait auprès du « bon docteur » ferdières …) .
    Contre exemple : Victor Hugo savait donner dans l’exaltant et le « sensible », parler à tous et pour tous , sans pathos, imposture ni grandiloquence, et en construisant son discours sur le critère de « vérité » .
    Récuser la « théorie » ( c’est à dire une pensée hiérarchisée avec des « ratio » justifiant l’ordre de cette hiérarchie : juger c’est classer ) c’est évidemment se « condamner » à demeurer dans le mode du « commentaire » , éventuellement juste et justement critique ( le plus souvent dans ton cas ), voire brillant, mais « impotent » comme ton « aveu » l’exprimait fort bien .
    Il est clair que c’est ton choix et qu’il est parfaitement respectable.
    Ce qui ne l’est pas , ce qui est inconsistant, c’est de ne pas admettre ce que ce choix implique.

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  24. incidemment la flèche de zenon est une pure construction de « pensée » , c’est de la rationalité « à l’état pur » , et ce qu’elle vise c’est non pas la disqualification de la démonstration ou de toute pensée démonstrative, mais précisément l’inverse : la « persistance » , la nécessité radicale induite du principe de démonstration .
    Zenon est le complément dialectique nécessaire de ce qu’on appela le « miracle grec » ( penser le monde en démontrant « même ce qui est évident » ) : il pose , dès l’origine les bornes « rationnelles » de la raison et de ce qui peut la disqualifier , en raison: principes de contradiction et de non-contradiction réunis « dialectiquement ».
    Si nous ne savons pas dire « quand la flèche se déplace » ça ne signifie pas qu’elle ne se déplace pas, mais que la théorie du « continu » prônée par les pythagoriciens ( les adversaires de parmenide, donc de zenon ) est inconsistante … en raison , alors que celle de parmenide évite cet écueil.

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  25. Salut tgb
    ya pire et bien sûr c’est en Afrique , j’ai visionné ça hier soir , c’est l’horreur complète de ce qu’on peut nommer l’exploitation , tout y est : la richesse nationale minière qui devrait profiter aux hommes…..ancienne colonisation belge , décolonisation, gouvernements corrompus et enfin les vautours qui arrivent , multinationales indiennes et chinoises et un chevalier blanc nommé Moîse (beau mec ma foi!!) le « papa » de la région, un vrai Dieu pour les indigènes,
    http://www.arte.tv/fr/recherche/3278704.html
    la version film va passer sur ARTE le 30/06 à 3h du mat
    http://www.katanga-lefilm.com/

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  26. Moi ce qui me fascine, tgb, c’est la nonchalance apparente de Fortuno Sorano qui va recevoir 12 balles dans la peau…
    Pour moi, une photo, un beau tableau ou un joli texte bien troussé vaut tous les discours du monde.

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  27. cette photo me fascine également c’est la deuxième fois que je l’utilise – il en existe une autre qui date de la dernière guerre – elle est moins nette – on l’appelle je crois la photo du fusillé qui sourit – quelle insolence face à ses bourreaux et quelle victoire

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  28. « Mort où est ta victoire … »
    Longue et passionnante interview de Paco Ignacio Taïbo ce matin sur RFI , à propos de sa bio de Pancho Villa .

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  29. Ce Fortuno incarne le héros ultime, la valeur inaliénable du courage fait homme,. Les mains dans les poches, appreté, coiffé, décontracté, il accueille la mort paisisblement. On lit le mépris total qu’il a pour la mort mais surtout pour ceux qui lui donnent.
    Photo sublime s’il en est.
    Ce type est à placer entre Ulysse et Richard Winter. Churchill ou bien Camilles Desmoulins lui serviront un thé…
    Mais il en d’autres, plus taiseux.

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  30. quand on voit à quel point aucun responsable n’a la moindre dignité à démissionner et s’accroche à ses privilèges seule marque de ses ambitions, Fortuno c’est carrément la grande classe.

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