On the Alzheimer Road

Si, quelque peu désorienté, sur les routes des wacances, dans le grand rush juilletiste, contrôlé radar par une police forcément

exemplaire,

Journée rouge, drapeau orange, asphalte noire fumante

coincé par quelque bouchon

encapsulé

ou autre désagrément Rance Info

qui te donnerais comme l’envie de scalper à l’Opinel 14, ce gros bouseux de Bison futé, tu commences par balancer de grands coups de lattes dans ce foutu GPS de chez Jean Darty qui déconne à plein régime sino-délocalisé…

Si tu commences à regretter

L’abandon de ton petit dernier

dans le congélateur et qu’une sorte de scrupule

(petit caillou dans la chaussure ou gros rocher dans le pare-brise) t’envahis peu à peu, d’autant que des pirates roms basanés, viennent
de tout te dérober sur l’aire d’autoroute à hauteur d’Avallon…

Enfin presque tout….

Y compris cela va de soi, les clefs de l’appart,

ce qui te fais penser et qui tourne maintenant à l’idée fixe, que tu n’as probablement pas fermé le gaz (qui vient de subir une énième augmentation )…

Si, entre bretelles et ceintures à péages privés, tu finis par te délester au hasard vers des chemins de traverse et que tu te retrouves par inadvertance nez à nez avec

Lance Amstrong en plein rétropédalage de chimio promotion d’une pseudo fondation vérolée et que courtoisement

tu ne manques pas

de le saluer de ma part…

Si malgré tout, tu continues à prendre pour argent décomptant les injonctions des panneaux officiels

et à négliger les recommandations confuses d’une opposition en pleine crise

dyslexique

menaçant ton dernier point sur ton permis et qu’obsédé par ta moyenne,

le soulagement urinaire

de ta petite famille n’est toujours pas d’actualité

Si, tes rêves furieux de liberté chérie

sont conditionnés par le budget gazoline,
et tes espérances de petite sirène d’Andersen

revues et corrigées par la surcharge pondérale de ta légitime, te font amèrement regretter

tes délires adolescents

et que te submerge alors, la conscience douloureuse d’un grand vide existentiel, accentué par le fait que tu vas louper pour la première fois de l’année le JT de David Ferrari, table d’orientation et indicateur planétaire indispensable pour décrypter la carte météo routière du marronnier mondial tel qu’il s ‘élague…

et si au moment où complètement largué paumé désaxé, tu te dis que, comme 50% des français fauchés par le baratineur du pouvoir d’achat qu’a beaucoup changé depuis la dernière fois où il avait déjà beaucoup changé, t’aurais mieux fait de rester à la maison

à rentabiliser économiquement le barboc électrique autonettoyant acquis avec un de ces crédits délicieusement revolving, échappant ainsi au crash et au H5N1

dis toi que rien n’est perdu, que ce n’est qu’un long tunnel un peu sombre un peu creux, et que par la grâce de la torche de ton kit sécuritaire, tu sais à présent que tu es approximativement ici

et qu’en tant qu’électeur néo-beauf sarkozien tu es grosso merdo à mi-parcours digestif du mandat présidentiel.

Une autre ingestion étant possible, cela ne manquera naturellement pas de te réjouir et de mettre du baume au cœur de tes vacances modernes en amnésie centrale.

Tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

11 commentaires sur « On the Alzheimer Road »

  1. Ha ben cool: je ne possède pas de voiture, je n’ai pas le permis (et pour l’instant ça ne m’intéresse pas), on perd notre logement dans moins de deux mois, je n’ai pas de barbecue, pas d’épargne et je ne vote pas dans le coin…mais ça, je ne sais pas si je dois m’en réjouir…?
    Et mon moral est bon, je précise!

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  2. Je ne sais pas ce qui me désespère le plus, la certitude qu’il reste encore un demi-mandat à supporter (et peut-être plus) ou le difficile chemin de croix que tu viens de récapituler et qui attend tout vacancier désireux de s’aérer les neurones. Pour la peine, je vais rester en tong et chez moi.
    (Dis-donc, l’été te réussit : y a des meufs à oilpé partout…)

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  3. ben si ça continue et je vois que tu as renoncé aux sandalettes je me fais sponsoriser par une marque de tongs – je l’ai bien mérité
    pour les meufs à oilpé c’est plus un affaire de déstockage de photos accumulées mais en même temps l’amour à la plage reste un incontournable

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