La talonnette d’Achille

Est-il utile de rappeler la légende du talon d’Achille ?

Au cours de la guerre de Troie, Achille mourut d’une blessure au talon, infligée par une flèche tirée par Pâris. Pourtant immergé tout bébé par sa mère, la déesse Thétis, dans le fleuve Styx, il était censé être invulnérable.

Sauf que, tenu par le talon, qui n’avait par conséquent, pas eu de contact avec l’eau protectrice, il conserva ce point faible.

Chez le nain vert décomplexé du menton et complexé de la cheville enflée, le point faible reste ce besoin irrépressible d’être à la hauteur, ce qui le conduit à évoluer en permanence sur la pointe des pieds.

A vouloir passer pour un géant, il ne fait que souligner en permanence ce nanisme qui l’obsède. Comme s’il ne se pensait jamais tout à fait légitime dans la cour des grands.

Ce besoin de revanche «  un jour, quand je serai grand je me vengerai… » cette volonté d’omni présence omnipotente dans un égo surdimensionné et narcissique, cette manière malsaine et mégalomaniaque de se projeter en maître du monde, démontre combien cette faille purulente le taraude.

Si la soif de puissance, son énergie brouillonne, son ambition quasi pathologique, le tirent et comment, vers le haut, ces talonnettes orthopédiques paradoxalement le ramènent en permanence vers le bas.   

Chez moman.

C’est bizarrement cette volonté de se grandir qui le rapetisse. C’est bizarrement cette nécessité de s’afficher avec des femmes qui le dépassent et qui s’imposent des talons plats, qui le rabaisse. C’est étrangement cette envie d’occulter son inculture en l’étalant qui le réduit.

Syndrome RouJon-Macquart.

A faire croire qu’il assume, il assome.
A faire croire qu’il assure, il ne rassure pas.

Et c’est heureusement ce hiatus, cet écartèlement qui dévoile sa faille.

Y’a du manque.
Il se manque.

Ce n’est évidemment pas une question de taille.
C’est évidemment une question d’envergure.
Ce volontaire qui apparemment ne doute jamais, est en fait un doute ambulant, activant sans cesse son complexe de supériorité suffisant pour masquer ce complexe d’infériorité initial et son insuffisance. 

Et ce vouloir absolu, cette soif de puissance et de gloire, cette obligation d’avoir toujours raison, relève au final plus du caprice nerveux que de l’autorité naturelle.

La grâce ne s’achète pas.

Obama, l’a bien compris. Lui qui se contente d’être ce qu’il est avec une élégante évidence, sans le souci constant de prouver et de justifier sa présence, fait sur cette photo officielle, unique témoignage de sa rencontre avec mr Bruni, le pire affront à notre autocrate de pacotille. Il n’accorde à l’aspirant géant, que l’importance d’un bras anonyme, soulignant combien à trépigner pour être sur la photo, on finit par s’en exclure.

A se demander même si la façon distinguée de Barack, de pulvériser une mouche parasite, d’un geste juste, n’est pas un message implicite adressé à un certain moucheron monté sur échasses.

La grenouille qui…
La mouche du coche…

Coluche disait avec raison, que la bonne hauteur pour un homme, c’est quand ses pieds touchent par terre. Le nabot vert, lui, n’est jamais ancré au sol. Il ne lévite pas non plus d’ailleurs.

Comme ses semelles, il compense.

C’est cette talonnette d’Achille (Zavatta) qui le perdra. 

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

7 commentaires sur « La talonnette d’Achille »

  1. Achille, il est mort au Hilton ?
    On y paye une suite pour le funeste on sait jamais, deux ou trois Styx bien tassés en plus pour qu’il se mélange les talonettes et R & R …

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  2. Brillant, une fois de plus.
    Un autre « handicap » dont « souffriraient » les petits selon P. Ustinov, qui a dit quelque chose comme ça : « Les petits n’ont pas de veine, ils s’aperçoivent plus tard que les grands qu’il pleut ». Faut-il y voir une autre source d’insatisfaction et de rancœur dont il voudrait nous faire payer l’addition, chez celui qui se prend pour notre roi, à celui qui ne voulait pas se faire prendre en contre-plongée à Versailles (Canard enchâiné)… ?

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  3. @ yelrah – pis quoi encore on y paye rin du tout déja qu’il nous fait les poches et les « styx » bien tassés on se les garde pour nous
    @jules – clarifions – je ne me moque pas des petits , d’autant que je ne suis pas grand, je me moque des petits A talonnettes comme des chauves A mèche, bref des qui se chachent derriere des artifices

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  4. L’analyse est jolie, le texte aussi. Tu prends de la hauteur quand Sarko s’entête à voler en rase-motte. M’est avis que tu devrais en profiter pour lui écraser tes semelles (non compensées) sur la tête, ça lui ferait les pieds…

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  5. Ce billet ne manque pas de rythme, bravo ! C’est très bien vu et souligné par JBB, pas de hauteur à espérer de ce mégalo qui n’est bon qu’à machouiller les discours des autres sans même en comprendre la portée. La fameuse phrase « les actionnaires doivent être justement rémunérés, les salariés doivent être justement considérés… », (entre autres âneries) prouve qu’il n’est même pas foutu de ne pas faire siennes les conneries de l’auteur.

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  6. @ jbb – agathe – mais peut être qu’il est le miroir d’une France qui aujourd’hui n’est pas à la hauteur

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  7. Je pense aussi, une France qui a perdu bien des valeurs, je me souviens en 2002 d’avoir ressenti une grande émotion à la vue du monde qui barrait la route au FN descendu en masse dans les rues. C’était il y a quelques siècles …

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