Jeu de l’oie carriériste

Quelques conseils opportunistes pour accélérer votre sens de l’arrivisme et de la mangeoire….

Avec Marin Karmitz, ancien Mao-moa, reconverti dans le complexe cinéma-pop corn, vous soutenez la fin de la pub TV ( KDO qui va droit au cœur de Bouygues et Bolloré) et déclarez main sur le cœur que Sarkozy a « peut-être sauvé la télé publique ». 2 semaines plus tard vous recevez un poste genre culture et cogitations distinguées. Fine mouche, vous prenez soin de dire que vous restez de gauche et indépendant. A l’Elysée devant un film de Clavier et sur une musique de Barbelivien on est mort de rire…Vous avancez de deux cases.

Avec Claude Askolovitch, vous n’êtes qu’un obscur scribouillard sportif et caca-prouteux, mal écrivant, avant de grenouiller laborieusement jusqu’à l’OBS. Durant la campagne présidentielle, vous servez de caution socialisante tout en dézinguant le Péesse et sa candidate. Après avoir co-léché Rachida Dati et Eric Besson de votre plume dans le fion vous dénoncez héroïquement le dangereux Siné comme antisémite sur l’affaire Jean-Junior/Darty et assurez le service après vente. Vous vous retrouvez catapulté par Lagardère frère, patron du Jdd où vous faites des sondages dominicaux à la gloire du père…

Avancez de trois cases mais…

Votre flagornerie outrancière et sans humour désarçonne votre rédaction même qui vous colle une motion de défiance et votre zèle délateur sert de marketing direct à Siné Hebdo qui finit par bouffer les parts de marché du torche cul de Val. Tout bien réfléchi n’avancez que d’une case.

Vu votre niveau, c’est déjà inespéré.

Avec Georges-Marc Benhamou, après avoir bouffé à toutes les gamelles politicardes, durant la campagne présidentielle vous servez de type de gauche opposé à un type de droite pour l’équilibre des débats : ça fait deux Sarkoziens à la table bien joué. En remerciements, vous décrochez un poste de conseiller culturel au château. Vous êtes tellement con que vous disparaissez de la circulation très vite sans même passer par la case Medicis. Comme vous avez pris des notes et que vous êtes super courageux, vous attendez la fin du sarkozisme pour balancer quelques belles saloperies. Tombé dans le puits, vous passez trois tours.

Avec l’expert Bauer, depuis tout petit déjà, vous adorez ficher le monde et votre propension au voyeurisme vous pousse naturellement à la vidéo-surveillance.  Vous avez votre rond de serviette dans toutes les émissions populardes sur l’insécurité génétique. Le président  vous en sied gré et vous nomme par décret au cnam. Comme en plus vous êtes beau vous traversez le pont et gagnez deux cases.

Avec Max Gallo, socialo-republicano-gaullo-nationalo-chevenementiste- sarkozien, vous radotez avec vos petits camarades qui pensent pareil dans l’émission l’Esprit public de France-culture le dimanche matin. Historien zélateur, vous avalez toute la bonne soupe du nabot avec même les gros morceaux dégueu dedans. Une place d’immortel à l’académie française vous aide à digérer la daube. Vous finirez bien par crever mais gagnez une case. C’est bien payé.

Avec Eric Besson, vous dites des vérités bien senties sur le compte de Mr Bruni avant de trahir votre camp et de dire le juste contraire. Pleutrement froc baissé vous faites votre auto-critique à un meeting de l’UMP. Ce déculottage public vaut bien un maroquin qui ne sert à rien. Pour vous remercier de ne servir à rien mais de bien servir quand même on vous nomme ministre de l’immigration et de l’identité nationale. Ça fait super chic sur une carte de visite de gauche. Vous finirez fusillé, mais en attendant goinfrez vous et faîtes vous la tête de veau vinaigrette du vichyste Papon-Hortefeux. Vous gagnez six cases d’un coup.

Avec Martin Hirsch, vous ne faisiez que passer dans un gouvernement où vous gardiez un tant soit peu vos pudiques distances de pucelle politicienne. Finalement l’effet centripète vous fait gagner le galon de commissaire de la jeunesse qui vous pisse à la raie. Le temps d’essuyer un glaviot craché par l’abbé Pierre de tout là-haut vous gagnez cinq cases et le droit de rejouer encore, sous les applaudissements du politburo aux ordres des affameurs. Chapeau bas.

Avec Fadela Amara,  mi pute, mi soumise, vous sortez de banlieue pour ne plus jamais y retourner. Comme vous n’avez pas de budget, il vous reste les mots. Les mots vous servent à ne rien dire concernant les carnages israéliens où les actes racistes de la ligue de défense juive. Votre incompétence et votre bon vouloir vous font gagner une case mais votre manque de visibilité médiatique vous en fait perdre une. Vu votre inutilité crasse, considérez ce sur-place comme une promotion. 

Avec Julien Dray, après avoir instrumentalisé SOS racisme et les syndicats étudiants dans des buts perso et horlogers, vous êtes pressenti un temps, comme ministre de l’intérieur par Sarko himself. Vous vous tâtez grave avant de décliner. Pendant les manifestations lycéennes et pour vous modérer l’AG, on vous ressort un vieux dossier des familles qu’on se gardait sous le coude. Chevauchant Royal plutôt que Aubry et vous plantant de cheval, le PS vous laisse béton. Vous rétrogradez jusqu’à la case départ tout en passant par la case prison où vous pourrez méditer. La prochaine fois acceptez comme vos renégats camarades la proposition transfuge et faites vous cette tête là :

Avec André Vallini, secrétaire national du ps, spécialiste de la justice, des rumeurs persistantes vous donnent comme régulièrement approché par l’Elysée pour rejoindre le gouvernement. Vu vos commentaires extrêmement courtois et mesurés sur la main mise du pouvoir rapport à l’indépendance des juges, ça pourrait bien avoir quelque fondement. Suite à un conflit avec Martine Aubry, vous démissionnez de votre poste et partez bouder chez vous prés du téléphone. Astucieux. ça sent bon le ministère… même si vous passez un tour.

Enfin avec Malek Boutih, socialiste enca
rté et futur entarté de la djellaba réversible en intégration, vous passez votre temps à faire l’éloge du président c’est bien. Plus de ramdam encore et plus de ronds de jambes enfin et votre tour viendra. Comme vos petits camarades aspirants transfuges (Valls, Lang, Allegre…) n’oubliez jamais de déclarer que vous restez fidèle et loyal à vos convictions de gauche. ça ne mange pas de pain, surtout quand on aspire à la limousine briochée.

Dans le labyrinthe courtisan de l’arrivisme parisien, vous rétrogradez d’une case mais, c’est pour mieux en avaler trois plus tard. Persévérez dans l’ordure.

Quant à moi entre l’ironie et la carrière y’a longtemps que j’ai tranché d’un grand éclat de rire.

Je ne les envie pas.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

13 commentaires sur « Jeu de l’oie carriériste »

  1. Pour Max Gallo, vous auriez pu ajouter  » Gagnez une case, le prochain coup vous atteindrez celle du Musée de l’histoire de France ».

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  2. ah ben depuis qu’il se décarcasse (on se souvient de sa voix precieuse pour le vote de la nouvelle constitution sur mesure pour le nabot) il mérite amplement son hochet
    j’aime beaucoup cette voiture balai qui ramasse tous nos encombrants
    encore quelques uns à signaler

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  3. « Le roi de France (…) n’a point de mines d’or, comme le roi d’Espagne son voisin, mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n’ayant d’autres fonds que des titres d’honneur à vendre (etc) ».
    Montesquieu. « Lettres persanes  » (1721). Démodé?
    A voir aussi sur Bakchich, le couple méphistique Kouchner-Ockrent: à deux, on est encore plus forts…
    Continue, TGB, ta prose nous fait du bien!

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  4. @ Christine : Montesquieu se démodera moins vite que BHL – la médiocrité vaniteuse ne fait pas long feu dans l’histoire – et merci de me dire que ma prose fait du bien ça me fait du bien aussi à l’entendre – je continue –
    @ françoise D – épatant ce lien je me suis pris un de ces fous rire…

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  5. Moi, c’est en lisant ton billet que je me suis tapé un fou rire. Bien joué et bien mené, pour la forme comme pour le fond. Pour un peu, j’aurais presque envie de participer à ce grand mercato : y a rien pour les gauchistes mal dégrossis ?

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  6. Avec J.Lang ambassadeur : socialistes : rien dans la culotte, tout dans la prétention…Que des gens nuisibles et qui flinguent la notion même de politique! il mériterait un bon entartage.

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  7. @ le charançon libéré – ben question mercato sur les traces de cohn Bendit chargé pour les Européennes de piquer des voix au NPA y’a peut être une place à prendre encore faut il être comme lui un gauchiste empaillé, pas sûr que tu en aies le profil vu les saines lectures que je fais chez toi
    @ marc – « trés méchant » et encore je me retiens quant à la chantilly pas oublier de mettre des godasses dedans
    @ tess – LAVIPOLITIK _trés beau concept, je note

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