Crochet du gauche


Alors 1000 ? 2000 ? 3000

3000 selon les organisateurs/1000 selon l’AFP
chiffre repris par la presse unanime qui a quand même autre chose à faire que de vérifier ses sources (manquerait plus que ça !)

et qui préfère, cela va de soi, le même jour, couvrir médiatiquement et de sa langue de velours surchargée, le bricolage in vitro du parti avorton d’un sous ministre ( l’ immense Bockel) admirateur archaïque du canishabush Blair et nommé (pour dire la fulgurance) ‘gauche moderne.’

On ne rit pas. Passons.

Donc à la création officielle et in situ du parti de Dolez et Mélenchon : Le Parti de Gauche (PG)
à vu de nez (vu que j’y étais) je dirais qu’il y avait  2500 sympathisants plus 3 :

Mes potes et moi.
Et un féroce enthousiasme d’allons z’enfants.

Même si c’était loin (à pinces)
Même si ça pelait (dans le gymnase)

Je ne suis pas un inconditionnel des meeting à drapeaux, ni des discours à la chaîne, ni de l’ esprit militant qui me file toujours de l’urticaire, mais un parti enfin où l’on ne s’excuse pas d’être de gauche et où l’on acclame Marx, Babeuf, Robespierre, Louise Michel, Jaures, les bolcheviks, les communards, les libertaires, Chavez et Morales ça fait quand même un putain de bien au moral.

Quand au PS, on en est à s’ériger en manager, à se boucher le nez en prononçant le mot camarade et à se Druckeriser le minois façon Valls pour faire la une du Figaro, entendre la gouaille décomplexée de Méluche te dire que l’objectif est de créer une véritable alternative à la droite arrogante, au capitalisme implosé, en refusant, dixit Oskar Lafontaine « les compromis pourris » ça te donne tout à coup comme l’envie roborative de botter le cul au premier socio-démocrate qui passe ;

Disons au hasard Peillon.

Car l’ambition de Mélenchon and co est justement ambitieuse.

1) élaborer aux élections Européennes un front commun allant du PC (c’est fait) au NPA (c’est en cours) en passant par les écolos (et en éjectant le recentré droit Cohn Bendit) pour arriver en tête de toutes les listes.
2) Gouverner.
3) Faire de la France une république sociale (et laïque)

Certes l’espace entre Hamon et Besancenot n’est pas extensible à l’infini, certes l’histoire montre que toutes les scissions au PS ont échouées, certes ce parti n’a pas un rond et se construit à partir de pas grand chose.

Mais l’absence d’une utopie nous fout le manque.
Mais l’attente d’une alternative est immense
Mais Méluche à une grande gueule et sait s’en servir.

Il n’est certes pas le seul, mais lui au moins  la met au service de convictions et là, là, on peut dire que dans ce monde de tartuffes communicants ça devient une excentricité quasi révolutionnaire.

(Quant à la petite Clémentine A, venue faire du tourisme en famille, la désapparentée du PC, crachant dans la soupe Rouillan à peine intégrée au NPA et se cassant en plein discours de Jean-Luc Mélenchon, elle peut dorénavant aller jouer dehors. Une dispense de politiser autour de son nombril l’attend à la sortie).

Bref, il existe aujourd’hui un parti de gauche, dont l’ambition est d’accéder au pouvoir.

Il s’appelle, faisons simple Le Parti de Gauche et c’est la première bonne nouvelle politique depuis quasiment la naissance de Jospin.

C’est dire.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

4 commentaires sur « Crochet du gauche »

  1. Merci Clod pour la commande Méluch! 100/100 d’accord avec cette
    note. Moi aussi j’ai apprécié le projet d’un parti qui veut gouverner qui tourne le dos aux « compromis pourris » de la social démocratie. Ouf! ça donne de l’air, ça fait du bien d’avoir encore de l’espoir!
    J’atteste que la jolie Clémentine qui ne sait pas où elle habite, s’est barrée pendant le discours, ça c’est classe!

    J’aime

  2. ça fait plaisir..si si…beaucoup de gens n’aiment pas meluche…moi, j’aime bien sa grande gueule ! mes amis sont ils de gauche?!
    Ô Toulouse !

    J’aime

  3. la question est pertinente Clod – les européennes marqueront clairement la fracture entre la gauche soluble dans le capitalisme pourrissant et la gauche alternative
    Ne pas oublier que c’est grâce (à cause) du PS que le traité de Lisbonne a été voté au mépris total du vote populaire
    je ne vois pas pourquoi aujourd’hui j’irai voter pour des gens qui ne respectent pas mon bulletin –

    J’aime

Commentaires fermés