Petit cours de sémiologie subjective à l’usage des mal-votants

                                                       Je ne connais pas ce type


Le type de la photo
Juste vu sa photo partout, affichée bien électoralement
dans le secteur stratégique (banlieue ouest) où je gagne laborieusement mon Kebab quotidien cette semaine. (c’est en cela que c’est stratégique pour moi)

Vu que cette tronche est désormais du domaine public
Je me permets de me l’accaparer en toute légitimité

Si ce type est à lui
Son image est à moi.

Bon deal.

J’aime beaucoup cette image.
Elle fétichise, il me semble, une sorte de matérialisation assez subtile du néant.
En cela je la trouve particulièrement non-signifiante et donc méchamment révélatrice.

L’image même de la modernité du siècle dernier

La tronche probable d’un sup de co relifté sciences po.
La poignée de main vaguement franche et exsangue d’un chef de cabinet ou d’un adjoint à quelque chose en attendant de savoir quoi
La cravate bleue pas trop mais quand même de droite
La blondeur à mèche jeansarkozienne
Le sourire faucon de chez faux cul en miroir à son nombril
Un soupçon de juvenilité ambitieuse dont l’accomplissement serait en toute mégalomanie pathétique d’être consacré un jour et dans pas trop longtemps quand même par un spécial Vivement dimanche France 2 totalitairement consensuel et épilé maillot. (ça ferait tellement plaisir à ses beaux parents)
 
Net, lisse, propre et aseptisé de chez personne
Bref du quelque chose qui n’existe pas.

(Rassurez vous son nom propre qui nous importe peu est en pure adéquation avec sa photomaton municipale)

Un chef d’œuvre d’objet clinique avec code barre en promo.

Finira maire ou ministre ou garçon coiffeur
Bref finira mal ou finira pas
C’est son problème.

C’est pour moi la nouvelle tronche hideuse du fascisme moelleux, anesthésiant et piteusement séducteur

Le fascisme rien
Le fascisme vide
Le fascisme même pas mal
Le fascismemêmepasfasciste

Le faascisme par consentement mutuel
Le fascisme Druckerien

La modération centrée du policé synchrétique
La vacuité dans son jus d’inanité soft
La normalité ordinaire
Celle qui précisément n’existe pas

Et donc comme cette photo ne montre rien
Forcément elle cache.

La part d’ombre
Le non dit
Le pas dire
Le rien à dire
Le plan de carrière

De toute façon servil aux prédateurs 

 
Et moi je rêve de sale
D’un grand coup de gueule avec plein de dents cariées dedans
Du crade qui dépasse
Du cruel en sueur
Du méchant pas cool pas super sympa mal rasé
Du pareil dans les idées avec de l’islamo-communiste dedans
Du pas correct du tout
Avec 0 pour cent d’humanitaire
Et plein de mégots autour.


Juste pour faire chier Philippe Val.

L’image châtrée de ce jeune Rastignac blondinet est à la modernité ce que le formol est au cadavre.

Une vieille illusion.

Décidément ce pays dans sa fadeur tiède manque tragiquement de mouches et d’imagination.

 tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

5 commentaires sur « Petit cours de sémiologie subjective à l’usage des mal-votants »

  1. ouf.
    super.
    merde ça fait du bien.
    ça fait du bien ce putain de coup de gueule,
    contre cette photo infecte d’un carnassier qui pu le désinfectant,
    de cet herbicide hominidé où plus rien ne dépasse plus rien ne pousse.
    Nos vies seront derassiner cette image de La mort.
    Nous seront les faucheurEs de cette faucheuse.

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  2. La vache, ça balance !!!
    La poignée de main face caméra l’air de dire : « je ne vous trahirai pas » à la manière d’un Sarkozy.
    Qu’est ce qu’on peut attendre d’un homme politique qui n’est pas capable de serrer la main de façon honnête ?

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  3. Et moi je rêve de sale
    D’un grand coup de gueule avec plein de dents cariées dedans
    Du crade qui dépasse
    Du cruel en sueur
    Du méchant pas cool pas super sympa mal rasé
    Du pareil dans les idées avec de l’islamo-communiste dedans
    Du pas correct du tout
    Avec 0 pour cent d’humanitaire
    Et plein de mégots autour.
    si tu veux croiser de vrais brutes fascistes, c’est par là :
    http://l-echoparisien.hautetfort.com/

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